Présentation du projet

Préambule

N’étant pas encore en possession d’un lieu, tout ce qui suit n’est que spéculation et devra donc être adapté en fonction des possibilités. Nous décrivons ici un lieu qui permet de répondre à nos principales attentes et la manière dont nous en ferons usage. Notre projet s’inscrit dans une démarche de transition écologique et sociale.

Un grand nombre de projet se créé dans des régions rurales. Nous désirons ici montrer que la volonté de relier l’humain à la nature existe aussi dans les régions fortements urbanisées, et surtout est possible, malgré les frais supplémentaires liés au coût du logement.

Le domaine des Trompettes

Actuellement, notre cœur balance du côté d’un bien en bordure du canton de Genève, au pied du Jura. Ce bien est constitué de:

  • une maison principale, construite en 1770 et bien entretenue;
  • une maison secondaire du XIXe siècle;
  • une “grange”, en fait un bâtiment non isolé mais pouvant être exploité comme espace multi-fonction dans l’état, moyennant de légers travaux d’étanchéité sur la toiture;
  • un hangar agricole.

Les bâtiments sont entourés d’un terrain de 6ha de prairie et de forêt. Une source située sur la propriété alimente le lieu en eau potable, ainsi qu’une partie des besoins de la commune de Sergy.

Vue aérienne de la propriété de Sergy avec ses trois maisons au centre de la clairière

Possibilités d’occupation

Sans engager de lourds travaux, le lieu dispose de huit grandes chambres et une petite, ce qui devrait permettre à une bonne dizaine de personnes d’y vivre dans de bonnes conditions.

Avec tout le terrain à disposition, nous envisageons de rapidement mettre en place des espaces de culture et de planter des arbres fruitiers. La grange sera probablement utilisée comme espace de vie et de réunion à court et moyen terme. Nous aurons également la possibilité d’y installer un atelier participatif afin de pouvoir partager nos connaissances et mettre en commun nos outils.

À moyen terme nous aimerions également pouvoir proposer un espace d’accueil temporaire pour des personnes en difficulté. Il nous faudra réfléchir au niveau d’indépendance que nous pourrons leur fournir.

La maison principale à gauche, la grange à droite et la maison secondaire au fond

Travaux prévus

À court terme, il faudra:

  • renforcer et/ou remplacer la structure du balcon de la petite maison;
  • étayer le linteau de la grange, avec un remplacement nécessaire par la suite;
  • vérifier l’étanchéité de la toiture de la grange et remplacer les velux défectueux.

À moyen ou long terme, et selon nos finances, nous aimerions procéder à quelques travaux:

  • isoler correctement la grange afin d’en faire un lieu utilisable toute l’année;
  • isoler correctement les deux maisons afin d’en réduire les besoins énergétiques pour le chauffage;
  • remplacer les chaudières à mazout par des systèmes plus écologiques (probablement des pompes à chaleur).

Contexte et motivations

Nous sommes un groupe de personnes qui avons décidé de créer un projet d’habitat collaboratif dans une dynamique de réduction de notre impact environnemental et de renforcement des liens sociaux entre les membres du groupe.

Nous vivons dans une société où le logement est devenu un enjeu majeur, tant sur le plan économique, social qu’écologique. Le cout des logements ne cesse d’augmenter, rendant difficile l’accès à la propriété et donc limitant notre capacité à agir sur notre lieu de vie. Le logement est également un facteur important de consommation d’énergie, d’eau et de production de déchets, contribuant à la catastrophe climatique et à la dégradation de l’environnement.

Nous désirons changer notre façon d’habiter, en cherchant à concilier nos besoins individuels et collectifs, tout en respectant mieux l’environnement. Nous voulons vivre dans un logement qui soit à la fois confortable, abordable, écologique et convivial. Nous souhaitons partager des valeurs, des projets, des activités et des moments avec les autres habitant·e·s du groupe. Il nous parait primordial de participer à la vie du territoire, en créant des liens avec les acteurs et actrices locales et en contribuant au développement durable de la région. Le projet est développé selon les trois axes suivants:

collectif
Les habitant·e·s partagent non seulement les espaces et les équipements communs, mais aussi les responsabilités et les décisions concernant le logement. Ielles sont locatrices de leur espace privé, tel une chambre, mais disposent d’un droit de regard et de participation sur les aspects techniques, financiers, juridiques et sociaux du logement dans sa globalité. Ielles peuvent ainsi proposer des améliorations, des réparations, des animations ou des règles de vie commune;
solidaire
Les habitant·e·s s’entraident et se soutiennent mutuellement. Autant que faire se peut, le collectif favorise l’inclusion de profils variés (âge, origine, situation familiale, professionnelle…) et encourage la mixité sociale et culturelle au sein de ses membres. Ces personnes peuvent aussi bénéficier d’une solidarité financière, en adaptant le loyer et les charges en fonction des revenus de chacun·e;
écologique
Les habitant·e·s cherchent à réduire leur impact environnemental. Ielles tendent à adopter des gestes écoresponsables, comme faire un usage raisonné des énergies et des ressources, mettre en place un système de récupération d’eau de pluie, concevoir des espaces et bâtiments dans un but de réduire leur impact environnemental. Le projet aura également pour but de développer l’espace naturel de la propriété avec pour objectifs d’en augmenter la biodiversité, en favoriser la résilience face à la catastrophe climatique ou encore de pouvoir y cultiver des ressources nourricières.

Soutenir le projet, libérer un bien

Un intérêt sous-jacent à ce projet, outre le fait de trouver un lieu de vie collectif solidaire et écologique, est également de libérer un bien de la spéculation immobilière. Cependant, nous ne possédons actuellement pas les fonds nécessaires à cet achat, de plus les banques sont peu enclines à prêter à des associations. Vu que l’objectif n’est pas d’investir dans un bien que nous pourrons revendre, nous sommes ouvert·e·s à recevoir du soutien. Pour cela, il sera possible, et nous vous en remercions d’avance si vous en avez la possibilité, de participer au financement de ce projet. Quel que soit le montant, qu’il soit donné ou prêté, avec ou sans intérêt, toute aide est bienvenue.

Dans l’idéal, nous prévoyons de rembourser le plus rapidement possible les différents emprunts afin de pouvoir investir pleinement dans le développement du lieu. Si tout se déroule correctement, nous visons un remboursement total dans vingt ans.

Pourquoi soutenir ce projet?

  • Plutôt que de placer votre argent à la banque et la laisser spéculer sur le prix des denrées alimentaires ou des ressources énergétiques, vous avez la possibilité de financer un projet local et écoresponsable.
  • La spéculation immobilière fait augmenter les loyers, en soutenant ce projet, vous montrez qu’il est possible de changer de paradigme, même dans le Grand Genève.
  • Vous nous permettez d’accéder à un bout de terrain et au plaisir de pouvoir y faire pousser plein de belles choses.

Le projet

La conception de l’habitat

Notre projet consiste à créer un habitat collectif écologique et solidaire, qui réponde aux besoins et aux attentes de ses habitant·e·s, tout en respectant les contraintes du terrain et du climat. Nous désirons implanter notre habitat sur un terrain de quelques hectares, situé dans ou à proximité du canton de Genève, si possible accessible en transports en commun. Dans le cas d’une construction d’un bâtiment, nous opterons pour une architecture bioclimatique, qui utilise les ressources naturelles (soleil, vent, eau, végétation) pour assurer le confort thermique et la qualité de l’air intérieur. Si le bâtiment est déjà existant, nous envisageons de faire des rénovations dans le but de tendre vers cette architecture bioclimatique.

Nous privilégierons les matériaux de construction écologiques et locaux, comme le bois, la paille, la terre ou le chanvre. Notre habitat comprendra des espaces individuels, ainsi que des espaces communs, comme une cuisine collective, une buanderie, un atelier et un espace de forêt-jardin. Nous souhaitons que notre habitat soit équipé de systèmes permettant de réduire notre impact écologique et d’optimiser nos performances énergétiques, comme des chauffe-eau solaires, des récupérateurs d’eau de pluie, des toilettes sèches ou encore des composteurs.

Le montage juridique et financier

De manière générale, la propriété d’usage caractérise l’attachement d’une personne à un bien, reconnu par un collectif sur la base d’un usage et non de la détention d’un titre de propriété. Quand ce type d’attachements se défait, le collectif veille à ce que le bien ne devienne pas une marchandise et se charge du transfert de l’usage selon les règles qu’il s’est fixées. La propriété d’usage peut être mise en œuvre légalement par un montage juridique.
— Le Clip, Qu’est-ce que le Clip

Notre projet repose sur le choix d’un statut juridique qui permette à la fois d’assurer l’autonomie et la sécurité des habitant·es, et de favoriser la solidarité et la mutualisation des ressources. Il nous semble primordial d’instaurer un rapport à l’habitat fondé sur la propriété d’usage et d’extraire le bien d’un système de spéculation immobilière.

Pour y parvenir, nous nous sommes rapprochés d’un association française, Le Clip. Le montage juridique utilisé sera celui proposé par Le Clip, à savoir une association d’habitant·e·s qui régit la vie et l’aménagement du lieu, et une association propriétaire qui garanti la pérennité du projet. Les habitant·e·s deviennent donc propriétaires d’usage en payant une cotisation à l’association propriétaire, qui elle détient le lieu.

La gestion collective

Notre projet repose sur le choix de règles de fonctionnement et de décision qui assurent le bon vivre-ensemble au sein du groupe. Nous avons défini ces règles dans une charte, qui exprime les valeurs et les objectifs du projet. Notre charte repose sur les principes suivants:

  • le respect de soi, des autres et de l’environnement;
  • la coopération plutôt que la compétition;
  • la diversité;
  • la participation active de chacun·e;
  • la transparence.

Nous pensons que l’habitat collaboratif est une façon d’habiter autrement, qui répond à nos besoins et à nos envies, tout en étant bénéfique pour nous-mêmes, pour les autres et pour la planète.

L’usage du terrain

Une forêt-jardin

La forêt-jardin est un petit monde où il fait bon vivre, un microcosme fascinant! […] Il y a urgence à changer d’agriculture, à changer de paradigme. Chaque forêt-jardin pourrait devenir, en des lendemains troublés, une bouée de sauvetage pour une société à la dérive.
— Charles Hervé-Gruyer, ferme biologique du Bec Hellouin

Les forêts-jardins sont conçues pour être des écosystèmes diversifiés qui favorisent la biodiversité. Elles peuvent fournir un habitat pour une grande variété d’animaux sauvages et d’insectes bénéfiques. Elles sont également conçues pour améliorer la santé du sol en augmentant la matière organique et en favorisant la vie microbienne.

Notre projet de forêt-jardin consistera à créer un écosystème forestier comestible et diversifié, qui produira des aliments sains et variés, tout en respectant le sol, l’eau, la faune et la flore. Nous nous inspirerons des principes de la permaculture et de l’agroforesterie, qui consistent à imiter la nature et à favoriser les interactions bénéfiques entre les espèces végétales et animales. Nous souhaitons que notre forêt-jardin soit un lieu de partage, d’apprentissage, de détente et de plaisir, où chacun·e pourra contribuer selon ses envies et ses compétences. Cette partie du projet doit nous permettre de développer des savoirs-faire, des savoirs-être et des savoirs-vivre, qui enrichissent les compétences, les valeurs et les relations des personnes qui y sont impliquées. Elle contribuera également à la transition écologique, en réduisant l’empreinte écologique, en augmentant l’autonomie alimentaire et énergétique, et en sensibilisant notre entourage aux enjeux environnementaux.

Un refuge

Nous sommes particulièrement sensibles à la condition des animaux non-humains qui cohabitent avec nous. Afin de ne pas accentuer ou créer de la souffrance dû au système actuel, nous désirons utiliser une partie de l’espace dont nous disposerons afin d’héberger des animaux dits “de réforme”. Il faudra évidemment évaluer les possibilités une fois le terrain acquis pour ne pas exposer les animaux accueillis à des souffrances supplémentaires et inutiles. Nous devrons également mettre en place d’éventuelles cultures ou aménagements pour leur permettre de se nourrir, de s’abriter et de se divertir, sans oublier des espaces nécessaires à leur bien-être, tels des espaces de terre pour des cochons ou des mares pour des canards.

Il nous semble également important de réapprendre à tisser des liens avec les autres êtres vivants qui partagent notre planète. Ces animaux sont source d’apprentissage et de découverte, pour les petit·e·s comme les plus grand·e·s.

L’insertion dans le territoire

Notre projet repose enfin sur le choix d’une démarche d’ouverture et d’intégration dans le territoire. Nous souhaitons créer des liens avec les acteurs et actrices locales, qui peuvent être des partenaires, des ressources ou des interlocutrices et interlocuteurs privilégiés. Nous veillerons à respecter l’environnement naturel et culturel du lieu, en valorisant le patrimoine, la biodiversité ou les savoir-faire locaux.

Nous pensons également que les lieux de ce type peuvent créer des espaces de rencontre pour la communauté locale, où les membres peuvent échanger des idées et des conseils sur la culture biologique et la permaculture. C’est pourquoi nous envisageons, une fois l’écolieu bien implanté, un développement d’un espace d’accueil culturel, de renforcement social et d’échange sur des sujets liés à l’écologie et la permaculture.